LEPERE Christian
Né en 1942.
Biographie
Etudes aux Arts Appliqués, puis à l'E.N.S.E.T. (professorat d'arts plastiques). Pratique la gravure à l'eau-forte depuis 1958.
"Aussi loin que mes souvenirs remontent, j’ai toujours su que j’étais un peu étrange. Très intériorisé je me posais des questions . Questions futiles qui, pour tout un chacun émergent une bonne fois pour toutes au moment de l’adolescence : qui suis-je ? Où vais-je ? Et à quoi rime tout ce cirque ? Pour moi c’était plus grave. C’était définitif. Et je savais que je n’aurais de cesse avant d’avoir trouvé la sortie du labyrinthe. A quinze ans, premier choc. Dans l’ennui pesant des « Arts Appliqués » je découvre Breughel. C’est une révélation : on peut exprimer une vision du monde harmonieuse et cohérente alors qu’à l’époque un nihilisme de bon ton voulait qu’une recherche de beauté soit totalement dépassée par les progrès de la modernité.
Avec Dürer je découvre la gravure. Séduit, je fonce. Trente ans plus tard, à la tête d’un Oeuvre Gravé surabondant, j’éprouve le besoin de me redresser pour envisager de plus vastes formats et céder à l’ivresse de la couleur. Le second acte sera consacré à la peinture, mais sans rien renier. Ni la précision graphique, ni l’extravagante floraison du détail, ni la rigueur de la composition.
Je profite de l’occasion pour m’ouvrir au monde. Surprise ! Il est habité par mes semblables ! Je fais connaissance avec Verlinde, découvre Roland Cat, Beksinski et bien d’autres. Leurs oeuvres témoignent d’une créativité libérée par la maîtrise technique qui seule permet de passer du concept à la réalisation sensible. Il est vrai que quelques pédants officiels parlent d’anachronisme, méprisant ceux qui savent encore travailler et que le professeur d’arts plastiques que je persiste à être constate curieusement que les meilleurs sont souvent autodidactes, comme si l’absence d’enseignement sérieux les avait contraints à revenir à des sources plus anciennes et quelque peu méprisées.
Enfin depuis que je suis retraité et libre de mon temps, je note que ma vision s’épanouit et que le monde me révèle de plus en plus sa cohérence profonde que seul l’égocentrisme m’avait caché. Jusqu’où irai-je maintenant ? Jusqu’au bout bien sûr. La question subsidiaire n’étant plus que celle du délai pour y parvenir." Christian LEPERE
A . B . C . D . E . F . G . H . I . J . K . L . M . N . O . P . Q . R . S . T . U . V . W . X . Y . Z
œuvre
Trafic d'enfer - N°2/80
Gravure [51 x 67 cm]
Cote : 114 LEP