Médiathèque Syracuse

Oeuvre

L’oeuvre emprunte son titre au récit de Malcom Lowry, Au-dessous du volcan (1947). Todos contentos y yo tambien est le nom de l’une des tavernes où le héros, un consul britannique déchu, échoué dans un coin perdu du Mexique, noie son malêtre dans l’alcool. Douze chapitres retracent ses douze dernières heures, sa chute vertigineuse et inéluctable.
Carlos Kuznir s’émeut du contraste entre cette phrase optimiste – « Tous sont heureux et moi aussi » - et le caractère dramatique du récit. « Mon travail est fait de contrastes et de rapprochements. De rapprochements d’images, de rapprochements d’objets, de rapprochements de couleurs.


Au moment où je travaillais sur ce projet, j’ai découvert, en visitant l’artothèque de Miramas, la grande richesse et la variété des propositions faites par les différents artistes. À Marseille (où j’ai mon atelier), on croise au quotidien beaucoup de rats sur son chemin. L’image du rat provient d’une photographie extraite d’un guide pratique d’élevage en direction de la jeunesse. Il me fallait donner un contraste aux mots Tous contents et le placer en face d’autre chose, créer un décalage. »

OEuvre réalisée en collaboration avec l’atelier TCHIKEBE (Marseille).

Biographie

 

Représenté par les galeries Eric Dupont  (Paris) et Bernard Jordan (Paris, Berlin, Zurich)

 

Carlos Kusnir développe depuis quatre décennies une œuvre singulière qui repousse les limites de la peinture. Avec irrévérence, il se confronte aux techniques de l'imprimerie, au collage, et amène ses compositions au-delà des surfaces dans un espace souvent tridimensionnel et sonore, imprégné de tendresse, d'humour, de rigueur et des douleurs du quotidien et de l'histoire.

 

En synthétisant tous les enjeux formels de la peinture pour mieux les évacuer, l'œuvre de Carlos Kusnir échappe à la dichotomie entre figuration et abstraction, entre réalité et représentation. Mélange de fantaisie et de rigueur artistique, d'apparente maladresse et de virtuosité technique, de recul et d'infiltration de la vie quotidienne, toujours entre brutalité et délicatesse, sa peinture sort souvent du cadre conventionnel du tableau.

 

Carlos Kusnir conçoit son œuvre comme une extension de son environnement et comme un réceptacle pour des souvenirs de ses déplacements. Il y intègre divers objets – tasseaux ou autres supports impromptus, chutes de bois, chaises, balais, rideaux, nappes ou papiers peints d'Argentine, d'Ukraine ou de République Tchèque –, accompagne ses tableaux d'éléments sonores (mots, radio...) et les « installe » à même le sol ou maintenus aux murs de façon précaire à l'aide d'équerres de bois. Un dialogue s'instaure ainsi entre les tableaux au moment même où ceux-ci, en équilibre incertain, franchissent le décor, s'extirpent du musée en laissant apparaître la fragilité de la structure.

 

 

 

 

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