Médiathèque Syracuse

Biographie

 

Créer in situ implique de se poser la question du contexte, du lieu pour et dans lequel on crée. En l’occurrence, son projet d’installation est spécifique au site de l’artothèque, lui-même associé à la médiathèque, c’est à dire un lieu dévolu au savoir, à sa conservation, à son organisation et à sa transmission. Comment se positionne l’Art vis à vis du savoir ? Qu’est-ce qu’il nous révèle de la relation que nous entretenons à ce savoir ?

 

Lorsque qu’il a visité le lieu pour la première fois, un élément, visible depuis l’artothèque, lui a tout de suite paru faire écho à ce questionnement. Il s’agit d’un bâtiment qui fait face à celui de la médiathèque ; au milieu des autres bâtiments qui s’étendent plutôt horizontalement, et dont on ne voit que le début des faces latérales, il crée une percée, un couloir entre lui et nous ; imposant, il semble clamer sa verticalité, sa matérialité, sa présence « ici et maintenant ». Ce cri interpelle d’autant plus que le savoir, substance précieuse d’une médiathèque, à l’inverse, évoque l’intemporel et l’absolu : il est une manière, pour l’Homme mortel, de vaincre partiellement ses limites physiques : par la transmission et la fortification du savoir, il s’avance vers l’objectivité, échappe à la relativité de ses sens, et dit symboliquement non à l’anéantissement de son être dans la mort.

 

Or, face à ces deux extrêmes, l’Art a cette particularité de n’être jamais simplement ni une forme ni une idée, mais de se trouver toujours dans l’interstice entre forme et pensée. Il provoque une rencontre entre la brutalité du réel et l’idéal de la pensée, les fait dialoguer. Ce projet lui permet ainsi d’appuyer le rôle de l’Art en tant que modérateur, qui accorde l’être humain avec ce qu’il est fondamentalement : ni un pur esprit ni complètement un corps, mais toujours une association des deux.

 

 

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