caubet jennifer
Née à Tonneins en 1982. Vit et travaille à Aubervilliers
Œuvre
Les oeuvres de Jennifer Caubet entretiennent volontiers le trouble quant à leur statut et à leur potentielle fonctionnalité : pièces de soutènement, armes, outils, bijoux ? Pour la commande « Quotidien », elle imagine un multiple mural, sous la forme d’un boulier. JJ MM AAAA s’inspire de ses recherches sur les systèmes de numération et de représentation du temps. La tige centrale, en acier inoxydable, supporte deux extensions où s’égrènent des perles en inox : à droite, 31 perles pour les jours ; à gauche, 12 perles pour les mois. Elle est ornée de bagues amovibles représentant les années. Une bague noire, la seule à rester fixe, indique les années bissextiles.
Le tout s’accroche au mur, incitant à la saisie et à la manipulation. Dans le même mouvement, cette position verticale contrarie, non sans humour, la fonction rationnelle de l’objet, puisque la gravité réduit à néant les efforts d’organisation du temps déployés par l’usager. Entre bâton magique et machine célibataire, cette sculpture à performer agit avant tout sur le terrain poétique et métaphorique, se proposant d’introduire de nouveaux gestes, de nouveaux rituels, dans le quotidien de ceux qui l’accueilleront.
OEuvre réalisée en collaboration avec Astech Industries (Amilly)..
Biographie
Jennifer Caubet est diplômée de l’École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris en 2008 après avoir suivi différentes formations à Toulouse, Barcelone et Tokyo. Grâce à des productions singulières avec des spécialistes, ingénieurs, architectes et entreprises, Jennifer Caubet amorce un travail de réflexion sur, dans et autour de l’espace, à travers la sculpture, l’installation et le dessin. Les formes et les lignes que Jennifer Caubet déploie, rejoue ou pose dans ce contexte identifient ainsi l’œuvre et l’exposition comme des territoires non seulement construits mais à construire.
Jennifer Caubet aborde l’espace et le volume tel une gageure. Ses œuvres sont une référence permanente à l’architecture tant par l’utilisation de matériaux de construction (bois, métal, béton) que par ses formes et les espaces qu’elles occupent. Influencée par les « utopies réalisables » de Yona Friedman et la radicalité de l’œuvre de Claude Parent, les architectures fabulées de Jennifer Caubet sont une tentative toujours renouvelée de manipulation de l’espace afin de « créer par la sculpture des enclaves disponibles ».
Ses sculptures - Plug-in rhizome (2011), E.A.T. (Espace d’Autonomie temporaire) (2009-2010), Action développée en espace blanc (2011), Phaeton - [plateforme pour une surface de suspension] (2011) - s’essaient à vaincre les sciences de la construction, aidée des liens que l’artiste entretient avec les savoir-faire et technicités de menuisiers et métalliers.
La force de l’œuvre de Jennifer CAUBET réside dans la radicalité de ses propositions qui se révèlent, somme toute, indéterminées. L’artiste parvient ainsi à saisir le regardeur de manière physique et mentale. Celui-ci n’est plus spectateur mais visiteur, interprète de l’œuvre et de son espace, de sa forme et de son contenu à l’instar de l’artiste avec l’architecture.
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Œuvre
En savoir plus
Portrait filmé de Jennifer CAUBET, artiste aidée dans le cadre de la commission mécénat FNAGP. Titre du projet : Take place, 2013 Vidéo réalisée par l'Adagp en partenariat avec Arte créative.