acquisition 2019
Pascale Remita
Au sens large, Pascale Rémita travaille sur la perception et le paysage. à la genèse de ses peintures, il y a toujours un référent photographique et informatif, toujours du «déjà-là», du «déjà-pris» par d’autres regards qui se sont emparés du monde. Dans cette sélection d’images trouvées, les clichés sont extraits des médias de masse, et de plus en plus de photographies glanées sur internet.
Partant de cette matière, Pascale Rémita ne cesse de questionner le regard que l’on croit avoir sur le réel. Qu’elle s’attache à des vues aériennes du paysage, des captures d’écrans de vidéo-surveillance de sites militaires, des territoires architecturés ou vierges, Pascale Rémita ouvre des plateformes où s’animent «des objets de vision». Multipliant les potentielles lectures iconographiques, elle met en jeu la question du doute et la densifie à l’extrême dans sa pratique picturale.
Autre problématique récurrente : celle de l’échelle. De la macro au microscopique, Pascale Rémita s’amuse souvent de l’élasticité de ces deux approches perceptives. Toujours habitées par leur spectre photographique, ses compositions revêtent une forme de douceur matiériste plutôt séductrice. Un plaisir pictural qui n’occulte jamais le fait que l’œuvre de Pascale Rémita demeure avant tout un combat du regard pour comprendre le monde.
Jaleh Talebpour
Jaleh Talebpour est une artiste iranienne originaire de Téhéran. Sa relation à l’art remonte à l’enfance, lorsque très jeune, elle est envoyée chez un maître pour apprendre à dessiner. Elle a ensuite étudié à la faculté des Beaux‐Arts. Après l’université, elle a travaillé avec de nombreuses galeries, et vit aujourd’hui de sa passion. Elle a notamment un contrat avec une galerie à Téhéran où elle expose une fois par an.
Elle rêvait d’offrir une source d’inspiration nouvelle à ses créations et c’est dans cette optique et à l’occasion des journées du patrimoine sur le thème de l’art et du partage qui ont lieu en septembre 2018 qu’elle est invitée à Poitiers par François Diot qu’elle a rencontré à Téhéran. Elle est accueillie en résidence d’artiste co‐produite par l’association En attendant les Cerises et les Clés de Notre‐Dame
Nadia Sabourin
Née en 1960 à Chauvigny (Vienne), Nadia Sabourin vit et travaille près de Poitiers, ville où elle a étudié les images composites à l’Ecole des Beaux-arts, après avoir obtenu un diplôme en expression plastique à l’Ecole des Beaux-arts de Tours. Elle travaille des matériaux sensibles -la porcelaine- et vivants -le végétal ou l’animal (les mouches)- questionnant ainsi la fragilité de l’existence. Emplies d’images, d’histoires et de souvenirs, ces œuvres sont chargées de la présence des disparus.
Son travail traduit l’intérêt pour toutes les formes évoquant le deuil et par extension « la présence par l’absence », il s’enrichit de la diversité des expressions et des matériaux utilisés. Dans une série d’œuvres intitulée Les Évanouis, dont deux pièces sont exposées au musée d’Art sacré, les matières textiles sont enduites de barbotine pour être transformées par la cuisson en objets de porcelaine désincarnés. Et la fragilité des végétaux semble fortifiée par le fil d’or.
David Falco
Entre-temps, après Caspar David Friedrich 1774-2017
Technique : Photographie d’après une sélection d’oeuvres de Caspar David Friedrich (1774-1840)
S’il est possible de mesurer l’espace en pas ou en centimètres, comment rendre compte de l’écart entre deux pensées contemporaines de leur temps, éloignées l’une de l’autre de plus d’un siècle ?
Précédant la naissance de la photographie, l’œuvre picturale de Caspar David Friedrich fascine par sa capacité à générer la rêverie, et de par sa dimension d’archive, concrétise une relation à la nature révolue.
Dans cette série de «reprises » réalisée à partir d’une sélection de reproductions photographiques haute définition d’œuvres du peintre, j’évoque d’une part une vision contemporaine de la ruine et d’autre part, l’expérience du sentiment du sublime et de sa rémanence, deux thèmes qui traversent l’œuvre de Friedrich.
Pour confronter nos représentations, perceptions et préoccupations paysagères, je matérialise cet écart et le traduit en images par l’ajout et le montage d’éléments contemporains significatifs, tout en respectant les compositions et le traitement pictural du peintre.
Fabrice Hyber
L'ensemble de l'œuvre de Fabrice Hyber est conçu sous la forme d'un gigantesque rhizome qui se développe sur un principe d'échos. En procédant par accumulations, hybridations, mutations l'artiste opère de constants glissements entre des domaines extrêmement divers. Chaque œuvre n'est qu'une étape intermédiaire et évolutive de ce « work in progress » qui se répand comme une prolifération de la pensée, établissant des liens et des échanges qui donnent ensuite lieu à d'autres articulations.
« Prothèse mentale qui prolonge la pensée par le corps » ou « entreprise mettant en réseau des individus, des idées et des savoir-faire », son œuvre répond à de multiples définitions.
Fabrice Hyber valorise le rôle de l'artiste comme réalisateur, entrepreneur et médiateur, toujours sur plusieurs projets à la fois, il multiplie ses œuvres en rhizomes, s'inspirant ainsi de la manière dont se développent les systèmes cellulaires de nombre d'organismes vivants, systèmes de flux irrigants, nourrissants, débordants.
Teddybear réalisé à l’occasion des 20 ans de l’artothèque de La Roche – sur – Yon
Carole Sionnet
Photographe & réalisatrice. Ses photographies ont été exposées en France (Centre Pompidou - Paris) et en Angleterre (Oval House Gallery - Londres). Ses films ont été présentés en sélections officielles dans de nombreux festivals internationaux (Japon, Brésil, Allemagne, Autriche, Espagne, Allemagne, USA).
PieR Gajewski
Dessinateur & auteur de Bande Dessinée. Ses dessins et BD sont exposés et publiés en France (Centre Pompidou - Paris) et à l’étranger (Europe, Asie, USA...). En 2010 il est lauréat de la Villa Kujoyama à Kyoto, où il y réalise des centaines de dessins présentés au Musée International du Manga de Kyoto - Japon.
Robert Combas
Il a apporté à l’aube des années 80 une nouvelle peinture figurative. Présent sur la scène artistique dès 1979 il est le créateur d’un mouvement que Ben appellera « la Figuration Libre », mouvement regroupant : Rémi Blanchard, François Boisrond ou Hervé Di Rosa.
Peinture faite de libertés, l’oeuvre de Combas évoque la société, sa violence, la sexualité, la souffrance comme les petits bonheurs… Elle s’inspire du rock dont l’artiste est un fin amateur, d’images populaires, des livres d’enfance, des manuels scolaires, bref de tout ce qui fait une culture populaire et accessible à tous.
Air de Bonheur
Ramener la douceur, figures libres
L’artiste nous invite aujourd’hui à l’approcher entre dessin et peinture, dans les lavis nuancés et parfois coulés. On la suit aussi dans les lignes et l’espace d’une correspondance iridescente avec l’artiste Anke Vrijs et dans son journal bruissant de vie accueilli par Julien Blaine au Moulin de Ventabren. Réunis sous le titre Ramener la douceur la série d’autoportraits de la jeune artiste de 34 ans nous propulse sans ménagement au cœur du combat vital, de la reconquête de soi après KO.
Une reconquête qui concerne le genre humain. L’encre, l’eau, le corps bataillent. Ces visages, où plutôt ces regards intérieurs, ces états d’esprit ont vu le jour cet été in vivo – de mémoire ou réfléchis dans un miroir noir – comme à partir de cellules de sa propre chair. Il s’agit de faire face, d’affronter, d’extirper l’informe nocivité. À y regarder de près, chaque autoportrait de particules agglomérées à la surface des feuilles blanches ou kraft roux doré a le teint rouge, rose, jaune, vert, indigo, ghassoul et la plasticité des argiles bienfaisantes en train de sécher. Promesse tenue : ramener la douceur est un voyage intérieur. C’est se refaçonner, se remodeler, se ré-accorder avec soi-même dans l’univers. C’est ici et maintenant, respirer, regarder, prendre et se donner.
Nicolas Royer
Né en 1973 à Toulouse, Nicolas Royer vit et travaille à Orléans depuis 2000. Il est diplômé de la Villa Arson de Nice en 1998, très influencé par le travail de Noël Dolla, ancien membre du mouvement Supports-Sur-faces qui, dans les années 60-70 avait remis en cause la peinture comme objet bourgeois en attaquant la matérialité de ses composants. Depuis une dizaine d’années, Nicolas Royer travaille avec des matériaux et techniques très divers, de la toile cirée aux tissus d’ameublement sans oublier la tôle sérigraphiée. Recyclant les matériaux du quotidien, objets ordinaires réinvestis d’un rôle nouveau, il mène un travail polymorphe (peinture, sculpture, installation, vidéo, photographie...) de recherches et de questionnements sur les limites entre architecture et sculpture, décoration et art, ou encore objet et oeuvre. Se jouant des outils de chacun, il tente d’amener à un déplacement des repères habituels. Il a bénéficié d’une résidence d’artiste au centre d’art contemporain du Parc Saint Léger en 2006