monnet Julie
Né en 1984
Biographie
« Épaisseur d’écorce » - Du rapt de l’âme de l’Arbre ?
S’empreindre : être marqué par quelque chose, en porter l’empreinte. Tel est le noeud du projet « Épaisseur d’écorce » mené par l’artiste Julie Monnet (enseignante aux Beaux-Arts de Poitiers). Une expérience immersive dans le végétal qui fait sens en révélant la beauté cachée, brute, unique, de l’Arbre.
Julie Monnet parcourt la forêt. Elle arpente les zones périurbaines où, en lisière de ville, la nature disséminée joue à cache-cache avec les entrepôts, les friches industrielles. Ici, quelques arbres font figure de résistants face à la tentaculaire extension urbaine. La plasticienne touche du regard la peau des arbres, en quête de celui qui la touchera. La surface à géométrie variable d’un fût, fragment infime de paysage, peut susciter chez elle une émotion qui s’apparente à une re-connaissance
Au moyen d’un polystyrène de grande dimension, Julie Monnet amorce un corps à corps avec l’arbre. Elle applique, enveloppe, presse, appuie, s’arc-boute pour que la moindre ridule, la plus infime strie de l’écorce viennent marquer, empreindre la surface de la plaque. Ce contact avec le végétal crée une constellation de formes en creux. « Cette phase de la création tient de l’exercice d’équilibriste entre l’intention et ce que la matière permet de faire » explique-t-elle. « C’est un jeu de rebond entre moi, la matière et l’arbre. » Les petites branches en saillie, les rugosités perforent le médium. Les lichens, les lianes, les noeuds vivants s’y fossilisent en négatif.
En atelier, Julie Monnet couvre ces plaques zébrées d’une multitude « d’accidents » naturels d’une encre à base d’huile. Endossant un geste artisanal, une technique réfléchie, elle a conçu un outil spécifique destiné à presser d’un trait le polystyrène contre l’étendue de papier. L’arbre et le papier glissent de l’un à l’autre. Ils fusionnent.
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