GAUDU Pierre
Né en 1950.
Biographie
Son unité est le trait, sa marque le dépôt de matière sur la surface, la promenade de la pointe. Il évoque l’instrument, la main, dévoile l’économie et la concision du tracé. Le dessin de Gaudu est tout entier entre le jaillissement et la rétention. Le jaillissement permanent, quasi intemporel se manifeste en image, la rétention sourde cette image de ses innombrables linéa¬ments parallèles, entrecroisés ou confondus.
Le premier est un brutalisme doux, comme une strate qui gentiment s’effondre. Sade parle de délicatesse. Il n’y a là nulle trace d’une quelconque opération analogique. Rien de la mimesis, juste une composition générale qui a trouvé ses cadences.
Le second est précis, irrémédiablement maîtrisé, laborieux. Il est de l’ordre de la tekne. Il implique le métier et la sueur. Activité ordonnée et quelque peu prétentieuse, elle ne permet pas l’erreur. Le “Tout Ensemble” du dessin s’affiche dans la superposition inéluctable du trait, unité basale, et de l’image entière, unité globale. Paradoxe du dessin qui dévoile l’équivalence visuelle du petit geste rationalisé et l’ampleur suggestive du soulève¬ment. C’est là l’importance de Gaudu. Non la seule imbrication sensible du végétal et de l’entraille, par ailleurs très bien analysée. Non plus la maîtrise, voire l’habileté de l’opérateur-technicien. Mais la jonction visible du trait a-signifiant, obsessionnel, tout petit, et de la dimension atemporelle, infinie, du chaos délicat suggéré par l’image.
Du point de vue du trait, le Végétal n’est rien d’autre qu’un référent imaginaire lointain. Il naît semble-t-il de la ren¬contre fortuite de tous les tous petits tracés successifs. Du point de vue de l’effet de l’Ensemble, Le Végétal s’apparente à un schème fondamental. Il est le substantif final, point nodal, déterminant les touts petits actes concomitants. Dans ce cas, la techni¬cité du dessinateur se dissout dans l’ordre naturel”. C’est là que, par glissement progressif, s’immisce le terme Matière.
Le dessin est ainsi porté à un certain point de perfection. Le noir est toujours central, proche. La périphérie lumi¬neuse s’échappe dans l’espace plan de la feuille.
Le trait n’est jamais griffure, il ne blesse pas le support, mais s’y dépose en bruine. Le Plus de Noir” est donné par superposition de matière (picturale). La composition s’équilibre des traits et des noirs en tension dynamique. Celle-ci n’est cepen¬dant jamais dominée par la Terribilita. La mécanique du tracé (précision du trait et concision de l’acte réglé) valorise le Style au dépend de l’expression brute. Nous dirons que le contenu de béatitude l’emporte finalement sur le contenu d’angoisse.
Le dessin de Gaudu est une fabrication raffinée et complexe, non un quelconque vérisme. L’association d’un tracé doux et linéaire, d’une matière picturale continue toujours égale et sans blessures, d’un équilibre forcené des blancs et noirs, fait du Végétal qui pourrait être mièvre, une image distancée, de l’ordre d’un constructivisme abstrait.
Source : T. Raspail, Musée de Grenoble, Préface catalogue "trois dessinateurs au musée", 1983
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