capron hugo
Né en 1989. Vit et travaille à Dijon
Oeuvre
L’oeuvre imprimée conçue par Hugo Capron, sous son apparence minimaliste, s’apparente à un tour de force sérigraphique.
L’encre métallisée à effet chromé, particulièrement difficile à manier, vient recouvrir presque entièrement la feuille de papier vélin, pour donner un monochrome miroitant. Les quelques millimètres de marge font apparaître le contraste entre un support traditionnel et texturisé et un matériau récemment développé en laboratoire, à l’aspect parfaitement uniforme. L’homogénéité de la surface vient se troubler dès que l’oeuvre est présentée à la verticale : chaque changement de positionnement ou de luminosité se traduit par une variation de teinte, un événement éphémère. Impossible à photographier, Mono-Chrome incarne « une image vivante », « un miroir flou » devant lequel la vie s’écoule.
Pour reprendre les mots de l’artiste, « il n’est pas question d’image mais de lumière, d’ambiance et de perception du temps qui passe ». Pour Hugo Capron, la sérialité induite par le procédé sérigraphique est également une métaphore du quotidien, fait de répétitions et d’infimes variations. Hugo Capron a d’abord reçu une formation d’imprimeur offset, avant de poursuivre ses études en école d’art. Il pratique une peinture abstraite, radicale et gestuelle, qui se veut l’exploration du médium lui-même.
OEuvre réalisée en collaboration avec Mignotgraphie (Chemaudin).
Biographie
Imposer un classicisme dans la peinture, tout du moins en tant qu’objet – soit une toile tendue sur un châssis – ne signifie pas obligatoirement que celle-ci appartient à un autre temps. La peinture évolue encore aujourd’hui dans sa propre matérialité, selon ses différents domaines d’applications. Ainsi, les nouvelles possibilités pour la peinture abstraites sont infinies. Sans entrer dans l’effet, c’est bien une peinture crue qui se manifeste sur les toiles d’Hugo Capron, ne montrant que ce qu’elle est.
Issu de l’École Nationale Supérieure d’Art de Dijon, Hugo Capron développe une pratique picturale conceptuelle, réduite à ses ingrédients plastiques mis en œuvre selon des protocoles précis, usant parfois de « produits » détournés de leur première application industrielle. Riches de leur héritage, celui de l’histoire de l’abstraction picturale, les grands tableaux debout de ce jeune artiste confrontent le regardeur à la peinture en tant que telle, où, après tout un travail réduit au blanc et au chrome, la couleur finit par faire son apparition.
Nombres des peintures d’Hugo Capron naissent de concepts précis, à l’image de « rendement » : La quantité de peinture utilisée est celle définie par le fabricant pour couvrir l’aire du tableau. Sachant pertinemment que la toile absorbera, le pinceau accrochera et laissera d’importantes surépaisseurs, c’est dans une forme d’échec poétique que la peinture se libère. Par ce tour de main, le tableau est terminé mais incomplet. Une forme survenue dans le seul objectif de couvrir la toile apparaît alors, le travail de l’artiste étant aussi de décider du sort de ce même tableau, à savoir s’il est juste ou non de le conserver. Peut-être la phase du travail la plus difficile. Un combat avec la peinture qui s'étend sur plusieurs séries distinctes, avec des notions de tautologies et de reproductibilité toujours au coeur de la recherche.
Plusieurs axes de réflexion, se reliant inévitablement au Japon font partie intégrante de la direction vers laquelle le peintre souhaite faire progresser son art. Des artistes comme Jean Degottex ou Yves Klein ont puisé leur inspiration dans la culture japonaise. De la calligraphie à la céramique, les réflexions à engager s’articulent autour d’une même volonté : une introspection autour des questions zen, questionnant en même temps le travail de l’artiste et son rapport à celui-ci.
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Œuvre
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Entretien avec Hugo Capon à propos de son exposition Peinture / Peintures à la Galerie Barnoud - Entrepôt 9.